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La colite ulcéreuse

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La colite ulcéreuse en quelques mots

Maladie chronique inflammatoire de la paroi du côlon (gros intestin), la colite ulcéreuse (ou rectocolite hémorragique) est évolutive, cette dernière partant en général du rectum pour se propager partout dans le côlon. Très proche en termes de symptômes de la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse a pour nette différence de ne pas s’étendre à une autre partie du tube digestif, ne touchant la muqueuse du côlon que de manière superficielle contrairement à la maladie de Crohn qui peut atteindre les tissus en profondeur. A noter que c’est une maladie auto-immune qui touche essentiellement les jeunes adultes dans une tranche d’âge allant de 20 à 40 ans sans distinction de sexe. Le Canada est d’ailleurs largement touché par cette maladie, les statistiques établissant pas moins de 2 habitants atteints pour 1000. On distingue plusieurs type de colites ulcéreuses selon la zone du gros intestin qui est touchée:
  • la rectite ulcéreuse, la maladie se développant dans le rectum uniquement
  • la proctosigmoïdite, la maladie touchant le rectum et se propageant dans le côlon sigmoïde
  • la colite distale qui part du rectum jusqu’en haut du côlon descendant
  • la pancolite, le côlon étant atteint dans son entièreté

Les causes de cette maladie auto-immune

La colite ulcéreuse est due à un dérèglement du système immunitaire ce dernier produisant alors des anticorps ou auto-anticorps qui vont s’attaquer directement au propre organisme du patient, en l’espèce la paroi intestinale de ce dernier en ciblant notamment les bonnes bactéries présentes dans l’intestin (la flore intestinale). Encore aujourd’hui très mal identifiées, les causes sont plus un faisceau d’indices qui font pencher la balance dans un sens plutôt que dans l’autre. Dès lors on distingue plusieurs facteurs qui semblent favoriser l’apparition de cette maladie:
  • le facteur héréditaire et les prédispositions génétiques, les antécédents familiaux rentrant alors dans cette catégorie
  • le facteur environnemental est lui aussi mis en avant: la pollution de l’air, une alimentation trop riche en graisses et en sucres, la fréquentation plus de deux fois par semaine de restaurants de type fast-food. A contrario les individus vivant en zone rurale et consommant beaucoup de fruits et légumes sont alors plus épargnés. Les intolérances alimentaires n’ont cependant pas d’incidences sur la survenue de la maladie.
  • le facteur patrimoine génétique peut aussi être une cause, le % de malades étant plus important chez les personnes caucasiennes et d’origine juive (plus particulièrement d’origine ashkénaze)
  • le facteur psychologique (stress…) ne semble pas être en cause

Des symptômes proches de la maladie de Crohn

Chroniques et évoluant par poussées tout au long de la vie, les symptômes de la maladie pouvant parfaitement disparaitre pendant plusieurs mois voir plusieurs années, le symptôme prédominant de la maladie est une diarrhée fréquente et sanguinolente, le sang provenant de l’inflammation de l’intestin, cette inflammation pouvant créer des ulcères sanglants ou purulents. Les symptômes sont vécus au cas par cas, certains patients ressentant moins les conséquences de la maladie. Les symptômes les plus fréquents sont:
  • la présence de sang dans les selles
  • des douleurs abdominales (crampes)
  • une envie fréquente et faussement pressante de déféquer (même la nuit et parfois plus de 15 fois par jour) même si les selles expulsées sont minimes (c’est le ténesme rectal conséquence de l’inflammation du rectum)
  • une diarrhée chronique
  • un amaigrissement notable du fait du mauvais fonctionnement de l’intestin qui ne peut plus absorber les nutriments des aliments de façon optimale
  • une fatigue due à l’anémie qui touche le patient, une anémie (carence en fer) due aux pertes de sang dans les selles
  • une fièvre
Des complications plus ou moins graves peuvent survenir:
  • des éruptions cutanées
  • des hémorragies internes
  • une inflammation au niveau des yeux
  • de l’arthrite
  • d’autres organes comme le foie peuvent être touchés
  • un risque accru de cancer colorectal ce qui demande un contrôle régulier du patient
  • les enfants touchés par la maladie peuvent avoir des retards dans leur développement
  • un mégacôlon toxique (grave mais rare) peut survenir entrainant une perforation du côlon. L’urgence vitale est alors absolue.

Un diagnostic fiable

Le médecin procédera à une anamnèse afin de répertorier tous les symptômes que le patient aura remarqués sans oublier de revenir sur les antécédents familiaux en matière d’atteinte du système digestif. Dès lors il pourra pousser plus loin le diagnostic en procédant à des analyses spécifiques:
  • une analyse des selles afin d’y rechercher la présence de parasites et de bactéries
  • une analyse de sang afin d’identifier une réaction du système immunitaire à travers une augmentation sensible du nombre de globules blancs dans le sang, preuve que l’inflammation est installée.
  • une coloscopie avec prélèvement de muqueuse (biopsie) afin de la faire analyser par un laboratoire
  • un lavement baryté, c’est à dire un examen radiologique réalisé grâce à un produit de contraste, le baryté.
Tous ces examens permettront alors la mise en place d’un traitement adapté.

Les traitements existants et la prévention

Les traitements de la colite ulcéreuse
Il faut tout d’abord le souligner, on ne guérit pas de la colite ulcéreuse, le but des traitements est avant tout de contrôler la maladie notamment en terme de symptômes et de poussées. Les médicaments vont donc agir sur l’inflammation. On distingue:
  • les anti-inflammatoires (les aminosalicylates: olsalazine, sulfasalazine…) permettent de supprimer les symptômes de la maladie.
  • la cortisone (corticostéroïdes: budésonide, hydrocortisone…) est administrée lors des poussées.
  • les immunosuppresseurs (azathioprine, méthotrexate…) sont prescrits lorsque les symptômes ne sont plus maîtrisés par les médicaments habituels ou en cas de poussées graves. Le patient devra alors effectuer des bilans sanguins réguliers.
  • la thérapie biologique ou bloqueurs du facteur de nécrose tumorale (infliximab ou agents anti-TNF alpha) sous forme d’injections sont de nouvelles solutions intéressantes lorsque les traitements classiques sont inefficaces
  • la prise de probiotiques (afin de restaurer la flore intestinale), de fer, de vitamines D, de calcium
  • les anti-diarrhéiques et les antispasmodiques (contre les douleurs abdominales)
A noter que la prise de ces médicaments entraine des effets indésirables plus ou moins importants:
  • nausées
  • vomissements
  • prise de poids
  • acné…
  • l’acte chirurgical reste le traitement le plus efficace amenant à une guérison de la colite ulcéreuse, le chirurgien procédant alors à une ablation de tout le gros intestin, c’est la colectomie. A la suite de cette ablation, le patient recueille alors tous ses selles dans une poche externe qu’il vide lui-même. Les conséquences d’un tel acte ne sont donc pas anodines.
Les progrès de la médecine à travers une nouvelle intervention, l’anastomose iléoanale, permettent désormais au patient d’avoir cette même poche mais de façon interne, le patient pouvant alors aller à la selle presque normalement.
La prévention de la colite ulcéreuse
La prévention de l’apparition de la maladie reste impossible vu que les causes sont encore très floues cependant le patient atteint de la colite ulcéreuse devra suivre ces conseils: lors des poussées, il devra:
  • éviter certains aliments comme les aliments épicés, le son, certains légumes comme le chou, les haricots… mais aussi les légumes et les fruits crus
  • éviter les aliments sucrés et trop riches en fibres
  • éviter certaines boissons comme l’alcool, les boissons sucrées et contenant de la caféine
  • bannir la consommation de lait et de produits laitiers qui sont très souvent considérés comme étant à l’origine des diarrhées
  • éviter les repas trop copieux (les espacer dans le temps dans la journée, en faire 4 plutôt que 2 ou 3)
  • bien s’hydrater lorsque les diarrhées sont sévères
  • stopper la cigarette
en dehors des poussées afin justement de les prévenir, il devra:
  • éviter les mauvaises graisses
  • privilégier les viandes maigres (volaille…) et les aliments riches en fibres alimentaires